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Le Christ aux outrages
© Musée de Port-Royal des Champs - RMN
Philippe de Champaigne - Le Christ aux outrages
vers 1655

Philippe de Champaigne
Le Christ aux outrages
Vers 1655
Peinture à l’huile ; toile
H. : 186 ; L. : 126
Musée de Port-Royal des Champs, PRP 004
Hist. : saisie révolutionnaire, 28 février 1793 ; Paris, Museum central ; déposé par l'État à Dijon en 1803 ; affecté au musée national des Granges de Port-Royal en 1962.

Historiquement, cette œuvre était présentée dans la salle du Chapitre de Port-Royal des Champs, en pendant à la Vierge de douleur (PRP 5). Elle apparaît, dans une réinterprétation un peu fantaisiste, sur la gravure de Madeleine Horthemels. Passée à Port-Royal de Paris en octobre 1709, elle se trouvait dans le réfectoire en février 1793.

Champaigne a choisi de présenter le couronnement d’épine et la dérision du Christ comme une parenthèse méditative dans l’histoire de la Passion. Le Christ est seul en scène, débarrassé des soldats qui le gardent habituellement. Il est assis sur une pierre contre un mur dans décors et porte un ample manteau à l’antique, agrafé sur l’épaule. Image de la solitude du rédempteur, renforcée par l'environnement minéral du décor ; image d'intériorité et paradoxalement de calme, loin de la foule de la Passion.

Dans cette œuvre, l’artiste fait preuve d'une étonnante économie de moyen : deux dominantes, rouge et brune, et une palette extrêmement resserrée de quatre complémentaires. L’iconographie est issue d'une tradition héritée de la fin du Moyen Age en Flandre, comme pour plusieurs autres de ses œuvres, comme la Trinité du Vœux de Louis XIV ou la Vierge de douleurs de Sainte-Opportune. Pour échapper à une trop grande sécheresse, le peintre a toutefois choisi de laisser une respiration par l'ouverture, traitée en légère oblique sur la droite du Christ, qui renforce le caractère intérieur-extérieur de la composition. Mais la présence, en fond, de la colonne qui a servi à la flagellation, ferme immédiatement le seul point de profondeur du tableau, et renvoie le spectateur à la méditation de la Passion.

L'impression générale de sérénité, malgré le réalisme du traitement, est conforme aux lectures théologiques du XVIIe siècle de la Passion. La noblesse du Christ est encore soulignée par un traitement étonnamment sensuel du corps, et la posture générale du personnage qui renvoie explicitement aux grands portraits royaux contemporains.

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