Philippe de Champaigne (atelier)
Antoine Le Maître (1608-1658)
ou Louis-Isaac Le Maistre de Sacy (1613-1684)
peinture à l’huile ; toile
H. : 53 ; L. : 45
Musée de Port-Royal des Champs, PRP 031
Ce portrait énigmatique, probablement sorti de l’atelier de Champaigne, continue à poser problème, à commencer par l’identité de son modèle ; Son dernier propriétaire voulait y voir un portrait de Blaise Pascal ; il apparaît encore parfois comme tel dans certaines publications grand public.
Bernard Dorival l’a identifié comme un second portrait de Louis-Isaac Le Maître de Sacy. Il existerait deux versions d’un premier portrait de Louis-Isaac Le Maître, celui acquis par l'Etat aux héritiers d'Augustin Gazier et aujourd'hui conservé au château de Versailles, et une petite copie conservée au Louvre, et toutes deux datées de 1658, et facilement identifiables grâce à la gravure de Trouvain. Ce portrait, parfaitement identifié, présente un personnage aux traits plus lourds, aux yeux plus ronds, à la lippe plus charnue.
Peut-être s’agirait-il plutôt d'un portrait d'Antoine Le Maître, frère aîné de Louis-Isaac. Le portrait d’Antoine, gravé par Charles Simonneau d’après Philippe de Champaigne, présente le personnage dans un costume laïc identique, cadré à mi-corps, sans les mains, mais presque de profil. On sait, par deux lettres de Le Maître de Sacy à Mère Angélique de Saint-Jean que Champaigne réalisa un portrait d’Antoine Le Maître en avril 1660. Exécuté plus d’un an après la disparition du modèle, l’artiste a utilisé le masque mortuaire, comme il l’avait déjà fait pour le portrait de Saint-Cyran entre 1643 et 1646, ou comme François II Quesnel le fera en 1662 pour celui de Blaise Pascal.
Bernard Dorival voyait dans ce portrait un original de Champaigne dans lequel l'atelier aurait pris une part importante ; Philippe Le Leyzour et Claude Lesné soulignent toutefois la facture honorable d'un portrait qui n'a toutefois pas la présence des autres oeuvres identifiées de l’artiste. En outre, le tableau semble manquer d'unité. Le travail du visage est précis et vivant, mais on est gêné par le manque de volume de la tête et le traitement sommaire du vêtement. S’il s’agit du portrait d’Antoine Le Maître, peut-être sommes-nous en présence d’une étude d'après le masque mortuaire, reprise ultérieurement et complété pour pouvoir le présenter en portrait, ce qui expliquerait la relative maladresse de la tête.
Mort de Magdeleine Hortemels
Présentation 2G
L'Art au XVIIème siècle
Autre Présentation 2G
La Pascaline
Présentation 1G