Aux origines du Jansénisme
Au début du XVIIe siècle, l'Église française se préoccupe davantage de réformes et de renouveau spirituel que de questions dogmatiques. Toutefois, la controverse avec les protestants a ouvert un courant en Sorbonne – alors faculté de théologie – attaché à l'étude des écrits des pères de l'Eglise, particulièrement saint Augustin, pour les questions liées à la Grâce. La publication de l'Augustinus de Cornelius Jansen (1640), son succès en France au moment de la mort de Richelieu (décembre 1642) ouvre une ère de polémique dans les rangs des théologiens français, avec, notamment, la publication, en août 1643, de la Fréquente communion d'Antoine Arnauld, docteur de Sorbonne et frère de la mère Angélique. Condamnation romaine et polémique en FranceA la demande de la Sorbonne, le pape condamne, en 1653, cinq propositions jugées extraites de l'Augustinus. Loin de clore la controverse, la bulle Cum occasione attise une polémique violente, menée par Antoine Arnauld. En 1655, dans sa Lettre à une personne de condition et sa Seconde lettre à un duc et pair, Arnauld accepte la condamnation des Cinq propositions, mais garde sur leur attribution à Jansénius un silence respectueux. Obligée de prendre parti, la Sorbonne choisit d'exclure, en 1656, Antoine Arnauld et avec lui une centaine de docteurs – le tiers de ses membres. Les débats orageux dont les Provinciales (1656-1657) se font l'écho, font connaître à un plus large public le contenu du « Jansénisme », cette hérésie condamnée par Rome. ![]() Jean Gagnière L'almanach des jésuites (1654) Magny, musée de Port-Royal © musée de Port-Royal Formulaire et
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