J.B. de CHAMPAIGNE![]() La Vierge de douleur
La Vierge de douleur Vers 1655 Peinture à l’huile ; toile H. : 186 ; L. : 126 Musée de Port-Royal des Champs, PRP 005 Hist. : saisie révolutionnaire, 28 février 1793 ; Paris, Museum central ; déposé par l'État à Dijon en 1803 ; affecté au musée national des Granges de Port-Royal en 1962. Cette oeuvre était présentée dans la salle du Chapitre de Port-Royal des Champs, en pendant au Christ aux outrages (PRP 4). Il apparaît, non pas dans vue du chapitre gravée par Madeleine Horthemels, mais dans une version anonyme postérieure. Passé à Port-Royal de Paris en octobre 1709, il se trouvait dans le réfectoire en février 1793. Dans l’état anonyme de Port-Royal, dressé le 12 septembre suivant, il est noté « copie d’après Champaigne par son neveu ». Comme pour le Christ aux outrages, Champaigne a recours à une économie de moyens : deux dominantes, quatre complémentaires. L’artiste utilise l’iconographie, classique à l’époque et immédiatement intelligible, de la Vierge des Sept douleurs, en supprimant toutefois les sept épées symboliques. La mère est appuyée sur la croix, les mains croisées sur les genoux. Les remparts de Jérusalem en arrière-plan, évoquent les paysages des forteresses croisées de méditerranée orientale. Le ciel d’orage et l’accent vert pâle sur le visage de la Vierge, renforcent le côté dramatique de la scène. En revanche, en mettant au premier plan du tableau, sur une pierre aux pieds de la mère, deux des instruments de la passion chers à la piété baroque, la couronne d’épine et deux clous, le peintre atténue le caractère en partie réaliste de la scène, au profit d’un discours symbolique. La version autographe, destinée à l’église Sainte-Opportune, permet de mesurer la distance entre l’art de Philippe et de Jean-Baptiste. Dans la version des Champs, le visage de la Vierge est plus mélodramatique, et la scène a perdu une partie de son intériorité avec la relative maladresse dans le visage et des carnations un peu livides. © Musée de Port-Royal des Champs - RMN |