La déploration d'Abel
Après 1656
Philippe de Champaigne, d'après
Tech. : huile sur bois
Dims. : 41 x 55 cm
Insc. : ni signé ni daté
Inv. : 2016.5.001
Hist. : peut-être coll. Kaunitz, Vienne ; peut-être vente Goldmann, Paris 23-24 mars 1841, n°50 (sans dims, 149 F) ; donné à l’Etat par les enfants de Bernard Dorival, à la mémoire de leur père, fondateur du musée en 1962.
Exp. : 2014, Port-Royal, n°2
Bibliogr. : Félibien, 1725, IV, p. 325 ; Dorival, 1976, II., p. 12, n°10 (reprod., p. 399).
Œuvre en rapport : peinture, Vienne, Kunsthistorisches Museum, GG 371
https://www.khm.at/objektdb/detail/3392/?offset=0&lv=list
_____________________________________________________________________________
L’Archiduc Léopold-Wilhelm de Habsbourg, gouverneur général des Pays-Bas espagnols méridionaux catholiques, commanda en 1654 à Champaigne, de passage à Bruxelles un grand tableau représentant Adam et Eve pleurant la mort d’Abel (Félibien, 1725, IV, p. 325).
Eve en pleurs, est assise à gauche, la dépouille d’Abel sur ses genoux. Le groupe Eve-Abel reprend la composition traditionnelle de la descente de Croix. Adam au centre de la composition, est debout, les mains jointes, la tête tournée vers le ciel (geste de douleur ou de prière). On voit Caïn fuir dans le lointain, au centre de la composition.
La déploration d’Abel, épisode extrait d’une version apocryphe hébraïque de la Genèse (Livre des Jubilés ou Petite Genèse, IV, 7), est un thème iconographique rare en France. On le trouve plus dans le monde flamand, gravé par Cornelis Cort (1561) ou peint par Pieter Lastman (1623). Mais Champaigne s’est peut-être inspiré pour cette composition des planches de l’Histoire du premier homme, gravées par Jan I Sadeler d’après Marteen de Vos.
Avec cette commande, l’artiste renouait avec la manière flamande, qu’il avait abandonnée pour les commandes exécutées en France, tout en multipliant les emprunts aux sources italiennes : le gladiateur Borghèse pour la figure de Caïn ou un petit saint Jean de Raphaël pour la figure du petit garçon à droite de la composition.
Bernard Dorival considère ce petit panneau comme une étude et l’identifie avec celui passé en vente le 23-24 mars 1841 (n°50), provenant de la collection Kaunitz. Il pourrait également s’agir d’une réplique exécutée d’après le grand tableau commandé par Léopold-Wilhelm (Vienne, Kunsthistorischesmuseum, GG 371).
_____________________________________________________________________________
Bibliographie détaillée
Bernard Dorival, Philippe de Champaigne (1602-1674). La vie, l’œuvre et le catalogue raisonné de l’œuvre, Paris, Léonce Laget, 1976, vol. II, p. 12, n°10 (reprod., p. 399).
_____________________________________________________________________________
Oeuvres en rapport
La Conversion de Saint-Augustin, 1645 |
|
La Messe de saint Benoit, vers 1648 |