Bernard Picart, dessinateur, de Paris à Amsterdam
Expositions
23 mars - 23 juin 2019
Bernard Picart, dessinateur, de Paris à Amsterdam
Bernard Picart, dessinateur, de Paris à Amsterdam
Musée - Salles d'expositions temporaires
Bernard Picart, dessinateur, de Paris à Amsterdam

Organisée par le musée national de Port-Royal des Champs, et la participation du Rijksmuseum d'Amsterdam

Commissaires

Corentin Dury, commissariat scientifique
Philippe Luez, directeur du musée de Port-Royal

23 mars - 23 juin 2019

Bernard Picart, dessinateur, de Paris à Amsterdam

ACTUALITES

Bernard Picart aux Champs

Né en 1673 à Paris et mort exilé à Amsterdam en 1733, Bernard Picart est un catholique romain dont la réflexion sur la religion l’a conduit à se rapprocher dans un premier temps des jansénistes avant de s’orienter vers l’église wallone d’Amsterdam. Ses convictions personnelles et son implication dans la publication des Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde en font une figure liée de manière évidente aux mondes des religieuses des Champs.

Bernard Picart, attribué a, l'enterrement du diacre Pâris, Musée de Port-Royal

Le musée de Port-Royal des Champs possède depuis 1975 un ensemble de 17dessins représentant la vie du Diacre Pâris. Ces sanguines préparent l’intégralité du cycle gravé dédié à cette figure essentielle du Jansénisme. Acquise sous le nom de Bernard Picart, cet ensemble est étudié de manière approfondi pour la première fois lors de cette exposition et pose la question de la collaboration entre Picart et son atelier.

Les collections du musée se sont enrichies en 2018 de 5 nouveaux dessins de l’artiste, cette fois-ci à l’attribution indiscutable. Le premier, acquis auprès de la galerie De Bayser sur le Salon du dessin, est un projet de frontispice mentionné par Mariette dans ses notes manuscrites comme ayant été gravé par Thomassin. Il figure à la sanguine rehaussée de gouache blanche La Foi terrassant l’Hérésie.

Les quatre autres proviennent pour l’un de la galerie Prouté au printemps, pour les trois autres de la galerie Terradès en marge du salon Fine-Arts Paris. Tous autrefois proposés sous le nom de Sébastien Leclerc, ils retrouvent finalement leur véritable attribution à Picart en les rapprochant de la Bible de Mortier. Picart participe en 1698 à cette publication en fournissant des modèles aux graveurs qu’il prépare rapidement à la sanguine avant de proposer une seconde feuille à la plume. Ces dessins sont d’une extrême finesse, les premiers caractérisés par une fertilité d’invention et une grande rapidité d’exécution, les seconds par un fini brillant ne négligeant aucun effet de lumière rendu au lavis.

Bernard Picart, Achias et Jeroboam, Paris, coll. part.

Un graveur célèbre, un dessinateur oublié

Fils du graveur Etienne Picart (1632-1721), Bernard Picart est contraint de suivre la tradition familiale et de rejoindre l’enseigne au Buste de Monseigneur rue Saint-Jacques afin de prolonger la production d’estampes. Cependant, rapidement le jeune artiste témoigne de grandes aptitudes pour le dessin. Prosper Marchand, l’un de ses proches amis et probable auteur du texte anonyme Eloge historique de Bernard Picart publié en 1734, fait le portrait d’un homme chez qui le dessin était un besoin impérieux auquel il répondait en toute circonstances : « Toute sa récréation étoit de dessiner ; & lors même qu’il avoit Compagnie chez lui, il s’éclipsoit tout doucement, & regagnoit son cabinet. »

Si Pierre-Jean Mariette célèbre le dessinateur tout comme Nicodème Tessin le Jeune, les auteurs leurs succédant se font des critiques acerbes et jusqu’à aujourd’hui seule la publication de Jeanne Duportal (1928) s’intéresse pleinement à l’homme, à ses gravures et à ses dessins. Il y a presque un siècle cette dernière écrivait : « Il est difficile de juger exactement du degré de sa valeur à cet égard [le dessin] tant son œuvre est dispersée et peu connue. Il faudrait pouvoir en réunir les pièces capitales, les classer, les comparer et suivre l’évolution des diverses manières de l’artiste. »

Curieux et amateurs pourront enfin redécouvrir l’imagination féconde de cet artiste, auteur de multiples dessins vibrants, mêlant feuilles au fini admirable et esquisse rapides où le crayon semble peiner à suivre l’esprit vif qui le guide.

Ce sont 55 dessins qui sont réunis à Port-Royal pour redécouvrir cet artiste exceptionnel pour le domaine qui l’a le plus intéressé. Le partenariat exceptionnel noué avec le Rijksmuseum d’Amsterdam a été essentiel avec 15 dessins vite rejoints par trois collections privées françaises et l’ENSBA.

Catalogue

Auteurs : Pierre ROSENBERG, Gabriel BATALLA-LAGLEYRE, Olivier BONFAIT, Corentin DURY, Philippe LUEZ,
Axel MOULINIER et Vanessa SELBACH.

Editeur : Snoeck (directrice d’édition : Lamia GUILLAUME)

176 pages, 100 ill.

25 €