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Photo : © D.R.
Organisé par le Groupe d’ Histoire des Forêts Françaises en partenariat avec le Musée national de Port-Royal des Champs et le Laboratoire ENeC, UMR-8185 de l’Université Paris-Sorbonne
Du 21 au 23 septembre 2016 à L’Ecole Nationale Supérieure de Paysage (Versailles)
Dans le chapitre cinquième de son « Essai sur l’architecture », consacré à l’embellissement des villes, Marc Antoine Laugier écrit en 1753 « il faut regarder une ville comme une forêt. Les rues de celle-là sont les routes de celle-ci ; &doivent être percées de même. Ce qui fait l’essentielle beauté d’un parc, c’est la multitude des routes, leur largeur, leur alignement ; mais cela ne suffit pas : Il faut qu’un Le Nôtre en dessine le plan, qu’il y mette du goût et de la pensée, qu’on y trouve tout-à-la fois de l’ordre et de la bizarerrie, de la symmetrie & de la variété ; qu’ici on apperçoive une étoile, là une patte d’oie ; de ce côté des routes en épi ; de l’autre des routes en éventail ; par-tout des carrefours de dessein &figure différente » . En ce milieu du XVIIIe siècle, non seulement l’art de la composition urbaine se construit un vocabulaire qui convoque celui de la forêt et de ses aménagements. Mais de surcroît il met, à travers l’évocation de Le Nôtre, le paysagiste au cœur du débat. Sautons d’un peu plus d’un siècle. Plus proche de nous, on sait ce que la conception paysagère doit à un Jean-Claude Nicolas Forestier. L’auteur du Parc Marie Louise de Séville, le dessinateur de l’avenue de1Breteuil et l’auteur de « Grandes villes et système de Parc » est d’abord un ingénieur forestier, formé à Nancy, autant qu’il est le paysagiste du service des promenades et plantations de Paris. Il incarne personnellement cet aller et retour entre la pensée forestière et la pensée du paysage urbain, dont il est l’un des initiateurs avec Henri Prost.
De ces histoires de la forêt et du paysagisme, les fils se croisent mais ils ont été insuffisamment examinés à ce jour. L’organisation à l’école nationale supérieure de paysage du colloque du groupe d’histoire des forêts françaises, offre l’occasion, si ce n’est de présenter, du moins de susciter de nouveaux travaux en la matière. Il pourrait s’agir à l’avenir de qualifier et de comprendre les liens réciproques entre l’histoire de la forêt, de sa perception, de son appropriation et de sa conduite, et la construction parallèle d’un art du paysage et d’une pratique de la conception paysagère.
Le thème du « refuge » crée l’opportunité d’une belle rencontre. Gageons qu’elle ne soit que la première d’une longue série.
Vincent PIVETEAU, Directeur de l’ENSP
Que ce soit pour la flore, la faune ou l’homme, la forêt est un refuge qui mérite de retenir l’attention des chercheurs. C’est pour davantage approfondir un de ces aspects que le colloque de Versailles de septembre 2016 est centré sur la dimension anthropique du sujet. Mais il ne saurait occulter le fait que la forêt forme aussi un extraordinaire refuge de biodiversité végétale et animale avec, inhérente à elle, le problème de l’équilibre sylvo-cynégétique. Ce thème fera l’objet d’un colloque ultérieur.
Comme le précisait l’appel à communications, le concept de refuge est traité au sein d’une incontournable dichotomie : refuge choisi, refuge subi. La recherche des bois pour échapper à des contraintes de nature très variée sera traitée le 21 septembre. Après la journée de terrain du lendemain, le 23septembre le thème de refuge choisi s’articulera autour d’une double approche :spiritualité et marginalités. On trouvera le résumé des communications dans les pages qui suivent. Pour chacun des axes, retenons la volonté de diversifier le plus possible l’espace et le temps. Si les exemples français sont majoritaires, ils n’excluent2pas de gagner l’Angleterre, le Bénin, le Brésil, le Cameroun, Madagascar, l’Ouganda, la Pologne, la Roumanie, la Russie, le Vietnam, preuves du caractère international des exposés.
Quant à la chronologie, elle privilégie l’époque contemporaine sans oublier des regards plus anciens pour demeurer fidèle à la vocation du Groupe d’Histoire des Forêts Françaises (GHFF).
Pierre GRESSER, Vice-président du GHFF
Le Mercredi 21 septembre 2016 : le refuge subi
9h-9h30 : Accueil
9h30-10h : Discours du Directeur de l’ENSP, Vincent PIVETEAU, et du Président du GHFF, Charles DEREIX, IGPEF
10h-11h : Visite du Potager du roi
11h30-12 : Pierre-Louis BUZZI, Professeur d’histoire-géographie. Fuir la violence xénophobe : la forêt en Lorraine (fin XIXe siècle-début XXe).
12h-12h30 : Jawad DAHEUR, ATER à l’Université de Strasbourg, EA3400-ARCHE. La forêt, refuge de la nation polonaise à l’époque des partages.
14h14h30 : Emmanuel GARNIER, Directeur de recherche au CNRS, UMR7266-LIENs, Université de La Rochelle. « Grandes misères de la guerre » et communautés pionnières. Les Vosges au XVIIe siècle.
14h30-15h : Amélie ROBERT : Ingénieure de Recherche contractuelle, Université de Tours, Université de Tours, UMR 7324-CITERES. Le long de la piste Hô Chi Minh : les forêts, refuges des Viet Công ?
16h-16h30 : Jean-Louis TISSIER : Professeur Emérite de l’Université Panthéon-Sorbonne, UMR-8504 -Géographie-Cités. Dans la taïga :clairières-refuges et coupes de relégation.
17h-18h : Présentation des visites de terrain
- Jardin urbain par Magali ORDAS, Maire-adjointe au Maire de Versailles et Michel DESVIGNE, Paysagiste et Président du CA de l’ENSP
- Port-Royal par Philippe LUEZ, Conservateur en chef du patrimoine et Directeur du Musée national de Port-Royal des Champs
- Désert de Retz par Caroline DOUCET, Maire-adjointe de la commune de Chambourcy, déléguée aux associations, à la communication, à la culture et au patrimoine.
Le 22 Jeudi septembre 2016 - Sortie de terrain :
8h40-9h40 : Visite du jardin des Etangs Gobert (le refuge boisé)
10h15-12h45 : Visite de Port-Royal-des-Champs (Le refuge spirituel):
15h45-18h : Visite du Désert de Retz (Le refuge mondain)
Vendredi 23 septembre 2016 : Refuge choisi et spiritualité
Présidence : Marie-Vic OZOUF-MARIGNIER, Directrice d’Etudes, EHESSCRH
9h-9h30 : Sarah BORTOLAMIOL, Doctorante en géographie, MNHN/Agro-Paris-Tech/Paris7, Marianne COHEN, Professeur à l’Université Paris-Sorbonne, UMR-8185-ENeC et Sabrina KRIEF, Maître de Conférences du Muséum. La forêt : refuge pour les hommes, les chimpanzés ou les esprits ?les territoires (forestiers, protégés versus habités).
9h3-10h : Olivier CHAÏBI, Enseignant-Formateur à l’ESPE de Créteil, UMR-8533-IDHES. La forêt dans le scoutisme : de l’imaginaire aux pratiques.
10h-10h30 : Dominique JUHE-BEAULATON, Chargée de Recherche en Histoire, HDR, UMR-7206- Eco-anthropologie et Ethnobiologie (CNRSMNHN) et UMR-08 PALOC (IRD-MNHN). Guerres, marginalités et sanctuaires boisés au Bénin (XVIIe-XXIe siècle).
11h-11h30 : Olivia LEGRIP-ANDRIAMBELO, Docteure en Anthropologie,UMR-5190-LARHRAZ. Visiter les esprits, guérisseurs et phytothérapie dans une forêt malgache.
11h30-12h : Isidore-Pascal NDJOCK NYOBE, Docteur, Université de Douala, Cameroun. Le colonisateur et le colonisé face au milieu naturel : analyse des perceptions et des représentations de la forêt en situation coloniale au Cameroun français.
12h-12h30 : Agatha RODGERS « Medicine Woman » Hazel Hill Wood : la mise en place d’une forêt refuge moderne.
Thème de l’après-midi : Refuge choisi et marginalités
14h30-15h : Ada ACOVITSIOTI-HAMEAU, Anthropologue culturelle à l’ASER et Directrice du Musée de la glace. Sans guide et sans maître. Ermites et l’organisation sociale des communautés méridionales.
15h-15h30 : Danièle ALEXANDRE-BIDON, Ingénieure d’études EHESS,CRH-GAM et Yann CHANOIR, Enseignant à l’EHESS, CRH-GAM. Robin dans les bois, de la case à l’écran : la forêt entre refuge et nouveau monde.
15h30-16h : Romain ROUAUD, chercheur associé, UMR-6042-Géolab et Rogerio RIBEIRO de OLIVEIRA, Département de géographie e Meio Ambiente – PUC – Rio, Brésil. Les charbonniers dans le massif de Pedra Branca (Rio De Janeiro) et dans la Haute Vallée de la Dordogne (Massif Central) : une trajectoire commune pour deux forêts refuges ?
16h30-17h : Etienne GRESILLON, Maître de Conférences de l’Université Paris-Diderot, UMR 7553-LADYSS et Jean-Paul AMAT, Professeur émérite de l’Université Paris-Sorbonne et ancien Directeur de l’ENeC. La forêt du bois de Vincennes : un refuge pour les SDF.
17h-17h30 : Bertrand SAJALOLI, Maître de Conférences à l’Université d’Orléans, EA 1201-CEDETE. Les forêts solognotes, un refuge pour les nantis ?
17h30-18h : Alain FREYTET, Paysagiste ; DPLG La forêt, refuge de la mémoire : L’aménagement du « Bois du Thouraud », premier Maquis Creusois.
18h-18h30: Discussion et Conclusion générale animées par le Président de GHFF, Charles DEREIX, IGPEF23.