Organisée par le musée national de Port-Royal des Champs, avec la participation du Musée du Louvre
Commissaires
Philippe Luez, directeur du musée
assistés d’Elisa Rossi, management dei processi creativi, Université IULM de Milan
Scénographie et lumières
Gilles Bonnet, Alain Lefort, Association pour le Rayonnement de Port-Royal
Le GIP-C souhaite remercier tout particulièrement Carel Van Tuyll, chef du département des arts graphiques ; Christophe Léribault, conservateur en chef ; Valérie Corvino, régisseur.
Figure issue du Moyen-âge, le prédicateur est celui qui est chargé de diffuser la parole de Dieu pour le compte de l'Église.
A partir du XVIe siècle, l'élan missionnaire mêle intimement instruction des fidèles, conversion des Protestants et évangélisation des terres nouvellement découvertes.
Les ordres les plus actifs de la Réforme catholique, comme les Jésuites (fondés en 1540 par Ignace de Loyola), les Oratoriens (fondés en 1611 par Pierre de Bérulle) ou les Lazaristes (fondés en 1625 par Vincent de Paul), participent aux missions lointaines comme intérieures.
L'importance de la prédication dans l'Église occidentale à l'époque des réformes marque l'art religieux de l'Europe aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Les missionnaires prennent les fondateurs de leur Ordre comme modèles, et l'iconographie les montrent devant la foule des fidèles, aux portes d'une église comme pour la Prédication de François de Sales d'Eustache Le Sueur, ou plus généralement dans un paysage, comme pour la Prédication de Vincent de Paul d'Aureliano Milani.
La tradition biblique et celle de l'Église primitive fournissent aux artistes les archétypes. Les figures des prophètes de l'Ancien Testament, du moins dans la fonction d'enseignement, sont relativement rares, à moins que, comme pour le prophète Elie devant les prêtres de Baal, elles n'incarnent la lutte contre le paganisme. elles n'incarnent la lutte contre le paganisme.
Le thème iconographique le plus généralement retenu est celui de Jean-Baptiste prêchant dans le désert.
Le prophète parle à la foule, représentée de façon réaliste ou pittoresque. Le paysage, généralement plus proche d'un jardin de paradis que d'un désert, peut aussi devenir le sujet principal de l'œuvre.
Curieusement, la représentation du Christ est peu souvent utilisée, et le Sermon sur la Montagne, illustré notamment par Cranach ou Jean-Baptiste de Champaigne (Dijon, musée Magnien), sera plus largement repris au XIXe siècle.
Au XVIIe siècle, les commanditaires préfèrent Jésus au temple avec les docteurs, comme pour réserver les enseignements du Christ au clergé officiel.
Le recours aux grandes figures de l'Eglise primitive permet également d'inscrire la prédication dans une tradition qui remonterait aux apôtres.
La Prédication de saint Paul à Ephèse, peinte par Le Sueur pour le May de Notre-Dame de 1649, en est un des exemples les plus connus.
La figure de saint Augustin en chaire, dessinée par Louis de Boullogne, confère au prédicateur l'autorité du docteur de l'Eglise le plus en vogue au XVIIe siècle, et l'utilisation de la figure de saint Denis dans le diocèse de Paris constitue une réaffirmation forte de l'autorité épiscopale.