Organisée par le musée national de Port-Royal des Champs, avec la participation du Musée du Louvre
Commissaires
Philippe Luez, directeur du musée
assistés d’Elisa Rossi, management dei processi creativi, Université IULM de Milan
Scénographie et lumières
Gilles Bonnet, Alain Lefort, Association pour le Rayonnement de Port-Royal
Le GIP-C souhaite remercier tout particulièrement Carel Van Tuyll, chef du département des arts graphiques ; Christophe Léribault, conservateur en chef ; Valérie Corvino, régisseur.
Artiste majeur du règne de Louis XIII, Philippe de Champaigne, né à Bruxelles en 1602, est resté dans les mémoires comme le peintre de Port-Royal. C’est à lui que la Mère Angélique commande les peintures des abbayes de Paris et des Champs vers 1648. Sa fille Catherine y prend le voile, et lorsque paralysée depuis des mois, elle y guérit miraculeusement en 1662,l’artiste peint son chef-d’œuvre (l’Ex-Voto, aujourd’hui au musée du Louvre)pour la communauté des religieuses.
Le musée de Port-Royal a déjà présenté, en 1957 et en 1995, les œuvres peintes pour Port-Royal. Dans l’exposition monographique qui s’est tenue à Lille et à Genève en 2007-2008, seules les peintures étaient montrées. Les dessins de Philippe de Champaigne n’ont encore jamais fait l’objet d’une exposition.
Il reste aujourd’hui assez peu de dessins de la main de l’artiste– un peu plus d’une cinquantaine clairement identifiée. Pour la plupart, il s’agit de dessins préparatoires pour ses peintures. Pour l’artiste, le dessin semble plutôt être un moyen, et non une fin en soi. Pourtant dans ces portraits, comme celui de sa femme, Charlotte Duchesne, (New York, Metropolitan Museum of Art), il parvient à suggérer la même présence forte que dans ses œuvres peintes les plus accomplies.
L’exposition révèle aussi en Champaigne un étonnant paysagiste. Au cours d’un séjour qu’il fait en vallée de Chevreuse en 1654, il réalise une Vue de Port-Royal des Champs (Ecole nationale supérieure des beaux-arts), une des rares représentations du XVIIe siècle qui nous soit parvenue de l’abbaye détruite en 1711. Dans ces paysages, dont la précise exactitude laisse entrevoir son plaisir à les dessiner, il renoue avec la leçon de ses maîtres flamands.
Au sein d’un atelier réuni autour de lui, l’artiste a su s’appuyer sur des élèves qu’il a formés et dont on a, encore aujourd’hui, des difficultés à distinguer les œuvres respectives.
Bernard Dorival, fondateur du musée de Port-Royal, et premier grand spécialiste de Philippe de Champaigne, avait déjà commencé à étudier ses dessins. Dans l’exposition qu’il a consacrée à Champaigne à l’Orangerie en 1952, il a présenté six dessins de Philippe de Champaigne et de ses deux plus proches collaborateurs, son neveu Jean-Baptiste de Champaigne (1631-1681) et Nicolas de Plattemontagne (1631-1706). L’exposition A l’école de Philippe de Champaigne, présentée au musée d’Evreux en 2007, a été l’occasion de redécouvrir l’art de ces deux artistes et permit d’individualiser leurs manières.
L’exposition du musée de Port-Royal, qui réunit soixante-dix dessins de Philippe de Champaigne et de ses deux élèves parmi les plus accomplis, Jean-Baptiste de Champaigne (1631-1681), son neveu et Nicolas de Plattemontagne (1631-1706) se propose d’approfondir la question du dessin jamais complètement traitée en présentant un certain nombre de feuilles inédites et en avançant de nouvelles attributions.
Parallèlement, la publication du catalogue raisonné qui étudie deux cent sept dessins de ces trois artistes permet aujourd’hui de mieux comprendre l’art de ces Trois maîtres du dessin et de rendre à chacun la place qu’il mérite.
Le catalogue est rédigé par Frédérique Lanoë, doctorante en histoire de l’art, sous la direction scientifique de Pierre Rosenberg de l’Académie française, président-directeur honoraire du musée du Louvre.